Projet Penumbra
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Projet Penumbra

Bienvenue dans les ombres
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

 

 Des vies "normales" - Roof

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Game Master
Admin



Nombre de messages : 4522
Date d'inscription : 28/08/2006


Dommage mental:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)
Dommage physique:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)

Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitimeMar 24 Juil - 19:14:32

Ici je vais décrire ce que Roof fait de ses journées pendant que vous êtes en train de courir dans les ombres. Attendez-vous à plusieurs textes écrits à la première personne, mais aussi à des scènes de combat "officielles", à des conversations Game Master/Roof, ainsi qu'à apprendre un peu ce qui se passe dans les ombres de Seattle pendant vos absences.

Rappelez-vous que ce qui se passe ici est pratiquement "en temps réel" par rapport à vos actions de la run en cours, et que vous êtes susceptibles d'influencer les évènements qui y arrivent.
Revenir en haut Aller en bas
https://penumbra.forumpro.fr
Roof

Roof


Nombre de messages : 38
Date d'inscription : 28/08/2006


Dommage mental:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)
Dommage physique:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)

Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Re: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitimeMar 24 Juil - 19:15:40

Je suis les couloirs, puis j’en choisis un. Je le sais, je sais que c’est celui-là. On entend mieux n’importe quel murmure lorsqu’on est dans les ombres. Il devrait y être ce soir. Dans un endroit assez intime pour nos… négociations…

D’ailleurs, j’ai dû en tirer des ficelles dans la pénombre pour pouvoir entrer dans le Gates Casino avec cette salle gueule. Il semblerait que non seulement le management, mais aussi la Mafia auraient droit de regard sur qui y entre et en sort.

… en espérant que mes termes soient acceptables.

Ce qu’il y a de drôle avec les indépendants, c’est qu’ils doivent constamment se trouver très loin de tout ce qui pourrait leur servir de protection, par risque d’être mépris pour autre chose qu’un honnête travailleur. Je me retiens de faire claquer mes serres sur le sol de béton des corridors de maintenance en me rendant dans une section isolée du reste du casino. Section privée. Au final, personne n’a le droit d’être près de cette zone, même pas la sécurité. Le prix de l’anonymat? L’éclairage froid est tamisé par mes lunettes miroir.

Je choisis le magistral lorsque j’entre dans la pièce. De mon côté, la porte est en tous points identique à une porte de secours ou d’entretien, entièrement métallique et comportant de lourdes barres au lieu de poignées. Je me penche légèrement puis pousse les deux battants en même temps. De l’autre côté, la porte est un peu mieux décorée, mais n’en reste pas moins une de secours. La salle est luxueuse; une superficie non-négligeable est recouverte de ce qui semble être du velours.

Je m’attendais à la réaction des occupants de la salle. Je m’imaginais clairement leurs positions, chacun des deux interlocuteurs flanqué de son garde du corps personnel. Tous deux chemise blanche, veston gris ou rayé. L’un arbore une armure dermique apparente sous son complet. L’autre tient… un secrétaire électronique. Bon, les deux n’étaient peut-être pas des gardes du corps.

Le propriétaire de celui qui en était effectivement un lève deux doigts, ce qui a pour effet indirect de ne pas faire apparaître de trous dans les portes qui se referment derrière moi. Il porte un chapeau rond à large bords, rouge, pas très haut. Son complet est assortit et la transparence de ses lunettes suggère l’anachronisme.

- « Si tu nous interromps, je suppose que tu sais déjà ce que tu fais ici. »
- « En effet. C’est pas exactement un Stuffer’s Shack votre truc. »
- « Qu’est-ce que tu veux? »

Je termine un grand regard autour de la pièce pendant qu’il dit cela. Son ton s’est élevé, mais pas par colère. Il a le même masque qu’un corpo, mais son attitude montre qu’il a toujours appris à dealer dans la rue. Je lui fends mon sourire le plus carnassier :
- « Du boulot. »
Ma voix est peut-être TROP magistrale…
- « Qu’est-ce tu sais fair… ah et puis merde… » (Il balaye l’air de la main, ses lunettes passant exactement à l’endroit nécessaire pour que je ne voie plus ses yeux, aveuglé par le reflet d’un lustre pendant un instant) « … Tu me seras inutile, je n’ai besoin de personne en ce moment ».
À ce moment, j’enlève mes lunettes, fines lanières horizontales de mercure que je glisse sous ma veste renforcée.
- Même pas d’un garde du corps?

Un battement de cœur plus tard, je suis derrière le large humain chromé. Les pistons de mes jambes écrasent son mollet qui craque et se distortionne en un angle inhabituel. Il serre les dents pour étouffer un cri. L’homme au chapeau se retourne et se recule pour mieux observer, son masque inchangé. Son interlocuteur et son secrétaire renversent leurs sièges et courent de l’autre côté de la salle d’or et de velours.

J’intercepte le revers du garde du corps, agrippant son avant-bras entre mes doigts gris. D’une clé de bras, je rapproche sa main de son épaule jusqu’à ne plus pouvoir pousser. D’une pensée, je déclenche la commande qui fait jaillir mes lames. À travers son triceps. Le bruit de la chute de celui qui était pourtant lourd fut amorti par le plancher de tapis, puis par l’insonorisation des murs.

Ma queue ballotte pendant que je vais tranquillement relever la chaise de ceux qui reculent à nouveau à mon approche, puis elle s’éteint naturellement lorsqu’elle est écrasée contre cette même chaise. J’appuie mon bras sur le fauteuil puis je cure mes crocs de l’ongle de mon petit doigt. L’homme au chapeau croise les doigts, les bras contre les accoudoirs, puis baisse la tête jusqu’à ce que je ne voie plus son visage. Il étire la main vers un cendrier pour en ressortir une longue cigarette. Il inspire une fois, puis relève la tête. Sa voix est accompagnée par la fumée :

- « 480 nuyens par soir, 200 de plus s'il y a un danger tangible. Tu te présentes au Matchstick’s à 22h chaque jour qu’on te contacte. T’as vraiment une sale gueule, mais ça pourrait m’être utile. Je suppose que tu me connais déjà, après tout. »
Je hoche la tête avec ce qui pourrait être de l’intérêt.
- « Dernière chose : je t’engage comme remplaçant temporaire de celui que t’as bousillé. Ta première job c’est de trouver moyen de l’emmener chez docwagon. (Il sépare les doigts et écarte les mains, comme pour saisir quelque chose devant lui). Je débourse pas pour lui, il doit avoir ses assurances. »
- « Ah oui, en passant, désolé d’avoir interrompu votre conversation. Si tu veux, boss, je commence mon remplacement pendant que tu termines ton entretien. »
- « Je crois que tu vas devoir apprendre à vouvoyer, razorboy. En attendant, lève toi et boucle la. »
Revenir en haut Aller en bas
Roof

Roof


Nombre de messages : 38
Date d'inscription : 28/08/2006


Dommage mental:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)
Dommage physique:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)

Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Re: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitimeVen 10 Aoû - 2:52:51

Boris m’a dit de venir la rencontrer ici, au Dante’s Inferno. J’ai jamais vraiment aimé la grande ville, le Downtown. Trop de gens. J’ai pas de problème à croiser quelques types louches dans la rue et pas trop savoir si j’allais finir par les découper ou simplement soutenir leur regard assez longtemps. Mais dans la foule de Downtown, si t’as un problème avec quelqu’un, soit tu le règles en public, soit tu défies son regard. Et défier les regards d’une centaine de passants, c’est pas évident. Disons que j’aime juste pas me promener dans une rue pendant que tous ces gens qui se retournent peuvent facilement me reconnaître… ultérieurement.

Le Dante’s Inferno, c’était un peu comme le Downtown. Beaucoup de gens, et pas assez d’ombres. Trop diluées, les ombres. L’ambiance n’est pas trop mal, bien recherchée, je suppose, mais elle fait encore « tacky », un peu trop Disneyland à mon avis. Quoique j’ai pas encore vu les étages plus bas. Je crois que la soirée va dramatiquement manquer d’action.

N’empêche que ce bar ne manque pas d’une chose : des femelles. De toutes sortes, mais ce n’était pas n’importe laquelle que je venais voir aujourd’hui. Je dois la rencontrer au 6e cercle. Je reconnais immédiatement le style de Boris dans la décoration. Putain d’arrogant. Satin bourgogne et ornements dorés, même chose qu’au Gate’s. Peut-être un peu plus démoniaque, avec ses (fausses) lames sortant des murs et ses hologrammes de diablotins. Je marmonne, à l’intention de personne dans tout ce bruit :« Mais dis-donc, l’enfer devient de plus en plus… sobre. » Toutefois, plusieurs wannabes dansent encore à cet étage. J’avais raison, la véritable action se déroule peut-être quelques étages plus bas…

Je suis sûr qu’elle fait exprès de se placer dos à l’entrée et de s’intéresser au bar. Il n’y a pas de miroir sur le mur, mais ce ne sont pas les surfaces chromées qui manquent aux alentours. De dos, je ne peux voir que ses cheveux argentés avant d’apercevoir des jambes de cuir luisant sous les fausses flammes. Je m’assois donc à côté d’elle. Un tabouret, excellent.

Ses traits sont durs, insistants, mais elle n’en garde pas moins un charme indéniable. Elle semble raffinée mais street à la fois. En haut de son front, ses cheveux sont noués en dreadlocks serrées qui se relâchent à l’arrière pour former la masse lisse qui couvre son dos. Les courbes de son visage semblent avoir été définies par CGI. Ne sachant pas trop si je dois l’aborder comme une professionnelle, une star de simsense ou une amateure, j’y vais sans risque :

- « Je t’offre un verre? »
- « Paye-moi plutôt celui-là, j’tarderai pas ici. Aux frais de monsieur? »
Bon, je suis fixé.
- « Bon, je travaille pour – »
- « Je sais. (Alyzz grogne légèrement puis fait un signe las de la main. Un instant plus tard, son intérêt semble reprendre) Oh!, mais il avait raison, t’es plutôt particulier. Et il avait également raison pour les jambes. »
L’elfe à la peau noire fait courir un doigt le long du motif tribal que j’ai peint sur le chrome. J’enchaîne comme je peux :
- « Ouais, bon. Tu sais pour quel genre de job il te veut. Ce n’est que sortir le colis de Seattle. Après la frontière du Salish-Shidhe, ses… long-porteurs assureront le reste (j’hésite toujours à utiliser ce jargon de smuggler). »
- « Je vois; il a besoin d’un punch de départ. Je peux passer par Council Island? »
Je dus improviser ici; Boris ne m’avait jamais mentionné cette possibilité. Mais d’après ce que j’avais entendu sur Council Island…
- « Premièrement, demande-toi, est-ce que tu VEUX y aller? »
- « Haha. Bon point, mais je considère toutes les options. Dis-donc, ce verre de tantôt, tu veux toujours me l’offrir? »
Je n’y crois pas, cette phrase que j’ai rafistolée pour pas avoir l’air trop con l’avait détendue, puis fait rire. Son attitude avait changé en une fraction de seconde. Comme quand elle a vu mes jambes. Oui, je me rappelle très bien que je lui ai déjà payé le verre qu’elle a entre les mains, non, je ne l’ai pas oublié.
- « Barman! Offrez à la dame, euh, ce qu’elle veut. Une bière pour moi. »
- « Une bière aussi. »
- « Deux bières, va! »
Peu après avoir dit cela, le barman vint à notre hauteur du bar, n’osant pas faire glisser les verres sur le comptoir vu la quantité de gens accoudés à celui-ci. Entre-temps, j’eus le temps de glisser à Alyzz la vraie raison de ma présence : son avance sur la paye et la confirmation de Boris pour le matériel qu’il devait lui fournir.

Pour le reste de la conversation, elle semblait vouloir constamment ramener le sujet (et sa main) sur mes jambes chromées ou à essayer d’apercevoir mes crocs pendant que je parlais. Je lui fendais assez de sourires pour la satisfaire. Elle porte une veste de cuir avec quelques badges cousus dessus, notamment un aigle blanc dans le dos et les insignes d’un major de l’UCAS sur ses épaules. Des lunettes qui ressemblent plus à une visière pare-balles qu’à une protection solaire couvrent la moitié supérieure de son visage. Sous sa veste ouverte, un top noir dévoile son ventre et un décolleté décemment garni. Quelques minces chaînes d’argent le relient à ses pantalons de cuir sans être trop tendues. Le reflet surnaturel des lasers de l’Inferno sur sa chair prétendument nue me confirme que ses vêtements sont taillés sur mesure par les créateurs de chez Zoé et proviennent de leur ligne « Second Skin », une variation de l’armure moulante qui utilise des polymères ballistiques transparents en un style qui en laisse souvent peu pour l’imagination. C’est le cas des vêtements de la rigger, sauf qu’elle a enfilé ce pantalon de cuir moulant par-dessus. Les jambes longues et effilées se terminent par d’imposantes bottes de combat plutôt que les talons aiguille que j’aurais imaginés.

Alyzz. Je connaissais son nom, sa réputation. Mais c’était pas comme si j’en savais beaucoup sur elle. Elle deal dans les ombres depuis longtemps, et si elle le fait encore sans que les ombres n’en parlent en mal, c’est forcément qu’elle excelle à ce qu’elle fait. Ou qu’elle excelle à éliminer les traces de ses mauvais coups. Dans les deux cas, cela prouve sa compétence. Les gens avaient pas vraiment insisté sur sa beauté, par contre. Une Night-One à la peau d’ébène et au pelage argenté, cela ne se voit pas souvent de notre côté de l’atlantique. Son seul cyberware visible est l’entrée de son VCR à la base de son crâne, un peu plus grosse qu’un datajack et comportant deux ports.

Une heure après avoir dévié de notre mode « business » et s’être principalement raconté nos meilleures runs, nous voilà sur ma moto. J’ai pas trop bien compris pourquoi c’est pas elle qui conduisait, puisque, après tout, c’est plus ou moins son gagne-pain. Quelque chose à voir avec son VCR, qu’elle pourrait ramener sa voiture n’importe quand et pas moi. Je savais pas que la conduite publique sans chauffeur était légale, mais bon. Étant donné que c’est chez elle que nous allons, ça va juste être plus simple pour moi de me pousser le lendemain matin.

Son appartement est dans un quartier chic et branché de Downtown. Elle doit bien payer une petite fortune chaque mois pour le garage privé qui s’ouvre à notre arrivée. Celui-ci contient plusieurs véhicules recouverts de housses de nylon : un énorme camion qui doit sans doute être un transport de la collection « Master » d’Ares, un VUS et quelques autres silhouettes plus petites. Dans un coin est aménagé un espace pour le lift et un certain nombre de gros coffres à outils. Fixée au sol à côté du lift se trouve une machine à cinq bras dont chacun se termine en un outil, un drone qui doit probablement servir à entretenir d’autres drones.

Quelques étages plus haut, elle vit le luxe de ce qui doit être une vie de cadre corpo. Son bloc d’appartements est soigneusement architecturé pour ressembler à un tas de cubes que l’on aurait empilé aléatoirement les uns sur les autres. L’éclairage s’allume, s’éteint ou se tamise selon la pièce ou elle entre, ainsi que sa position dans cette pièce. J’éteins ma queue de peur d’accrocher une lampe ou un bibelot quelconque, et je me rends compte plus tard qu’elle l’a remarqué et en est contrariée. Pendant quelques bières de plus elle lorgne mon cyberware, dont elle me demande de révéler chaque lame. Dès je me lève pour lui montrer le travail des pistons hydrauliques de mes jambes, elle rebondit sur ses pieds et enroule une jambe de cuir autour de ma cuisse de chrome et passe ses mains de chaque côté de mes hanches pour aller saisir fermement ma queue, que je rallume pour l’occasion. Je lui enlève alors ses lunettes pour découvrir des yeux assortis à sa chevelure.

La chose me trouble dès que j’entre dans sa chambre : une machine à cinq bras, un drone identique à celui dans le garage, prend l’espace au pied de son énorme lit. Les outils que celui-ci aborde ne sont toutefois pas des perceuses ou des fers à souder. Deux manipulateurs, une caméra et des senseurs, un vibrateur et un autre jouet sexuel que je ne saurais décrire en prennent la place.

J’ai appris une chose cette soirée là : les elfes sont insatiables, mais en apprécient chaque seconde. Ou bien c’était grâce à moi. Au diable la vantardise. Un appart comme celui-ci, les murs doivent forcément être insonorisés de toute façon.
… Vous ne croyiez quand même pas que j’allais tout décrire, voyons…
Pour le lit, il n’était pas dans cet état avant. C’est elle qui a insisté pour que je déploie mes lames pendant l’acte. Au moins elle n’a pas insisté pour utiliser le drone…

D’ailleurs, elle m’a expliqué pour ce drone. Lorsqu’elle se branche dessus par le biais de son VCR, un truc appelé l’override RAS l’empêche de sentir ce que son corps ressent. Mais elle peut se… manipuler elle-même grâce aux multiples bras et gadgets. Quand vient l’orgasme, un mécanisme purement biologique, elle « revient » dans son corps pour le pur plaisir d’expérimenter la sensation qui la frappe de plein fouet lorsqu’elle reprend ses sens. Le plus tordu, c’est qu’elle enregistre tout l’output simsense provenant du drone, se filmant ainsi sous de multiples angles pour… utilisation future, je suppose. Il y a d’autres moyen de s’en servir, mais ses explications tombaient plus dans le jargon des smugglers que dans le fétichisme sexuel, alors je m’en suis retrouvé encore plus perdu et me suis contenté d’observer le reflet de la fine fourrure argenté sur son corps nu à demi recouvert de satin.

J’étais loin de me douter qu’une elfe pourrait fantasmer sur un monstre chromé comme moi.
Putain de sixième monde. Faut croire que tout est possible. La soirée a bien contenu un peu d’action, finalement. Et j’ai été payé pour ça.
Revenir en haut Aller en bas
Roof

Roof


Nombre de messages : 38
Date d'inscription : 28/08/2006


Dommage mental:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)
Dommage physique:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)

Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Re: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitimeMer 15 Aoû - 2:24:11

En revenant de chez l’elfe, j’ai su que quelque chose clochait dès que j’ai remarqué que la conduite d’eau percée à l’extrémité de « mon » terrain coulait. C’était un mouchard camouflé; si mes systèmes d’alarmes sont déclenchés, de l’eau se met à couler dans cette conduite que j’ai préalablement défoncée à coups de marteau. Un moyen de m’avertir que quelque chose ne va pas, sans alarmer la moitié de Puyallup, ni me faire voler un avertisseur de sécurité que j’aurais pu placer à proximité. Si des habitants des barrens ont sauté sur l’occasion de se désaltérer, ils ont dû être surpris par le fait que ce n’est que de l’eau d’égout que j’ai pompé. Pas question de gaspiller celle de mon réservoir d’eau de pluie filtrée pour des sales punks.

« Ils » avaient refermé la porte. En l’ouvrant, je souris; une légère odeur de pesticide flotte et le sol est couvert d’une fine pellicule de poussière verdâtre. Pendant que mes griffes tracent des lignes pointillées dans celle-ci, je me dis que j’ai peut-être bien pensé à mon affaire, mais que je ne sais plus où est mon balai. Je devrai aussi repenser mon idée de fil rasoir caché dans les cadres de fenêtres; ils se sont contentés de la défoncer. Reste que le verre brisé est quand même taché de sang séché.

J’éteins le système électronique central, puis je me dirige vers ce qui était le centre de diététique avant que ce centre de conditionnement physique ne soit laissé à la ruine. Quand je m’y suis installé, j’ai viré tous les légumes du seul frigo qui fonctionnait encore, puisqu’ils étaient pourris, et je les ai remplacés par les 5 kilos de steak que j’avais acheté pour l’occasion de mon déménagement… c’était le bon temps; je digère pas le soya. Espérons que mon job avec Boris Errascoe me durera assez longtemps pour m’acheter beaucoup de viande. Et du VRAI café.

C’est là, au milieu de la place, qu’il s’était effondré. Pas une trace de pas sur la poussière autour de lui; il est cependant recouvert d’une couche de celle-ci. De ma serre gauche, j’étire sa veste pour mieux voir le logo de gang sur le dos de celui-ci : une main qui griffe une lune blanche. Putain, qu’est-ce qu’il fait si loin de Renton?

Pour la poussière, je m’arrangerai; c’est beaucoup mieux d’avoir un peu de cochonnerie à ramasser par après que d’avoir un composé chimique anesthésiant qui flotte pendant des heures. Celui-ci se coagule et retombe, inerte, quelques minutes après son utilisation.

Cinq minutes plus tard, je suis devant le Night Hunter, que j’ai ligoté, attaché à une chaise. Pour le moment, je ne vois que son mohawk de cheveux verts, puisque son menton repose sur son torse, toujours inconscient. Le ganger est mince, pâle et vêtu de cuir bardé de pointes, de chaînes et du studs. La moitié gauche de son crâne est une surface chromée qui va rejoindre son unique cybereye à l’allure très artificielle.

Lorsqu’il ouvre les yeux, je lui assène un jab au menton. Sa tête bascule avant de retomber mollement sur sa poitrine.
J’avais oublié que j’avais soif.

Je me dirige vers le comptoir et saisis une bouteille de plastique que je remplis de l’eau d’un réservoir de plastique au-dessus du comptoir. J’en prends une gorgée, je me tire une chaise, puis je l’enfourche à l’envers, observant le punk. S’il s’en est sorti une fois, il va bien répéter l’exploit.

Je suis toujours en train de rire lorsqu'il ouvre les yeux à nouveau, encore groggy. Il respire bruyamment,
- « Je crois que tu t’es fait avoir, omae. Je peux t’épargner la représaille si tu me dis pourquoi t’es si loin de votre territoire. »
Entre ses dents et malgré son mal de crâne visible (comme quoi même les têtes dures peuvent aussi avoir des migraines), il réussit à susurrer :
- « Putains de hackers. Vos gadgets électroniques vous garderont pas en sécurité indéfiniment. »
- « Tu fais erreur, mec. J’suis pas un decker. Et je fais plus partie d’aucune organisation qui en embauche de façon régulière. Désolé que tu te sois trompé de cible pour ton dernier thrill. »
Tchak. Je déploie les lames de mon poignet droit et j’arque le coude vers l’arrière. L’unique œil de mon ex-assaillant s’écarquille avant de se fermer solidement. Il laisse échapper le cri qui lui donne un moment de plus à respirer :
- « T’es Roof. Reality Hacker à la retraite. Nouvellement shadowrunner. »
Il en sait un peu trop pour un simple punk. Il parle toujours avec les dents solidement serrées, et ça m’énerve.
- « Si t’es si malin, alors pourquoi je t’ai retrouvé étendu sur le sol de ma cuisine en venant ici? T’avais une fringale nocturne? Somnambulisme? »
- « La guerre. Les Hunters s’en font pour la pureté de votre groupe; vous engagez de plus en plus de métas. Si ça vous mène pas à votre perte, alors c’est notre devoir de le faire. »
Son excuse pue vraiment le mensonge. Peu importe quel racisme les motive, faire traverser 2 districts à un gang pour en « purifier » un autre est soit une preuve d’immense stupidité ou un moyen de réduire la taille du gang attaquant. La seconde option me semble la plus plausible, étant donné que les Night Hunters ont une structure devenue étouffante et que la plupart de leurs chefs n’en ont rien à foutre du bien-être de leurs clones aux cheveux verts. Mais encore, vouloir « nettoyer » les Reality Hackers me semble une raison un peu trop… noble.
- « Tu réponds pas à ma question : pourquoi moi? Tu l’as dit, je suis à la retraite. »
Je dis ces derniers mots en écartant les bras, imploration peu sincère.
- « Va chier, si t’en es encore capable, Machine Laputienne. »
- « On aura tout vu, un ganger cultivé. » (J’attends qu’il cesse de hurler après avoir posé ma jambe sur sa chaise, plantant mes serres dans sa cuisse. C’est long, mais il finit par s’essouffler. J’espère ne pas avoir crevé un testicule, je les garde pour la fin, au cas où il voudrait vraiment pas parler.) « Qui est ton chef? »
Il répond en haletant, essoufflé de son propre cri :
- « Aargh… Ben… Librojo. Hawk a dit qu’il allait sûrement t’appeler si quelque chose arrivait. »
Hawk. Nom d’amateur. Je lance une pierre dans les ombres et je cogne 3 « Hawk ». Pas la peine de lui demander de quelle section des Night Hunters il vient; ils n’ont aucune structure entre eux. C’est tout juste s’ils prennent pas n’importe quel punk vêtu de cuir et de chrome pour un membre de leur bande.
Le Hunter est bien réveillé maintenant : ses yeux brillent de rage.
Je me tourne vers la porte. Le sang sur la fenêtre de la pièce d’à côté.
Quand je me retourne vers lui, j’approche ma chaise.
- « Tes amis sont retournés où? »
Il se met à rire. Connard. J’hausse le ton.
- « Des noms? »
Des fois les messages les plus courts passent le mieux.


Il a attendu que je m’approche suffisamment de lui avant de desserrer les dents. Un dard en sort trop vite pour que je puisse réagir. La douleur explose dans mon trapèze. Le dard disparaît aussi vite. Je recule en faisant basculer ma chaise et j’asperge la plaie du reste d’eau de la bouteille. Je réinstalle ma chaise un mètre plus loin avant de réaliser que l’incompétent s’est découpé la joue en rengainant son jouet. Bordel, j’le veux capable de parler! Au moins ça l’empêche de penser à rire de moi.

Me doutant bien que les blessures vont finir par l’affaiblir plutôt que de le réveiller, je renonce à l’idée de lui trancher une oreille. Et l’asperger d’essence à l’intérieur de mon propre logement ne serait pas très judicieux.
- « Hawk, c’est ton boss? Qu’est-ce qu’il veut? »
- « J’sais pas! Merde, ton boss te dit, lui, ce qu’il veut? »
Malgré sa voix implorante, il marque un point.
Mais ça confirme que son histoire de tantôt ne tenait pas la route.
- « Qu’est-ce qu’il voulait que tu fasses, alors? »
Le punk tente un sourire mais se ravise quand la fente de sa joue fait mine de s’agrandir.
- « Ah, pour ça, il nous a laissés libres. Mes potes voulaient le couteau ou le poison. Moi j’aurais préféré les explosifs. »
- « Alors deux tiers des vôtres êtes si peu loyaux? »
- « Tu peux bien parler, c’est pas mal déloyal comment j’ai abouti attaché ici. »
- « Pas tant que de s’infiltrer chez quelqu’un pendant son absence. Et j’suis équipé contre ça. Si je suis capable de vous battre même pendant ma propre absence, vous perdez, et tu mérites d’être attaché à cette chaise. »
- « T’es quand même capable de battre seulement un tiers des nôtres. »
- « TOI, tu peux bien parler, c’est TOI le tiers perdant de l’équipe perdante. »
Soudainement, cette discussion cesse de m’intéresser. Je retiens cependant un tas de chose qu’il disait pendant qu’il tentait de m’insulter. Il m’avait confirmé leur nombre, leur chef, leur modus operandi et leur cible. C’était bien généreux de sa part, il méritait que je cesse de le questionner.

J’attrape au passage l’une des paires de menottes qu’un contact nain m’a refilées. Après avoir réactivé la sécurité électronique et placardé la fenêtre, je saisis le dos de la chaise du punk pour la glisser vers l’extérieur de la pièce. Le sang dans la cuisine, c’est pas nécessairement ce qu’il y a de plus hygiénique.

J’essaie pas trop de faire de slalom en me rendant aux canalisations artificielles de Tacoma. Ça dérangerait le Hunter que je transporte en bandoulière, son bras droit par-dessus mon épaule droite et son bras gauche sous l’autre épaule, le tout relié par les menottes. Je fonce jusqu’à un viaduc menant à un tunnel souterrain. J’ai seulement vu des ghoules une fois ici, alors je sais pas trop pourquoi j’ai confiance que ça va arriver à nouveau ce soir. J’ai pris soin de garder le type en vie, au cas où ces bêtes magiques seraient attirées par ça. Si c’est par le sang qu’elles sont attirées, elles seront aussi servies. Je le laisse à l’ombre du pilier de béton, dans une position qui suggère le plus possible un clochard endormi. Si personne ne s’en débarrasse, ce sera que personne ne l’a trouvé.

Avant de rentrer, je dois aller régler un truc. J’devrais peut-être aussi me trouver un balai.
Revenir en haut Aller en bas
Roof

Roof


Nombre de messages : 38
Date d'inscription : 28/08/2006


Dommage mental:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)
Dommage physique:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)

Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Re: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitimeJeu 6 Sep - 20:14:20

Le stationnement était déjà plein quand je suis arrivé. J’ai stationné ma Rapier chromée entre deux autres motos semblables, mais la mienne restait facilement reconnaissable : les contrôles de transmission décalés vers l’arrière ainsi que la dépression étrange qui découpe en deux la portion passager de la selle sont les preuves que la physionomie de son propriétaire est pour le moins… anormale.

J’ignorais qu’ils avaient prévu un party. Je ne suis pas étonné de mon ignorance par contre; ça fait longtemps qu’ils ne m’invitent plus. La rivière est active ce soir; des bateaux vont et viennent, faisant le lien entre Downtown, Council island et Tir Tairngire… On peut apercevoir quelques hélicos au loin. Un T-Bird se dirige vers la rive de l’autre côté.

L’entrepôt n’est séparé de la rivière que par une surface pavée de béton. Je me surprends à penser à la topographie des couverts possibles en me rendant à ce qui est pourtant, pour ce soir, l’équivalent de n’importe quel bar de Seattle. Quelques gangers sont à l’extérieur, certains fument, d’autres parlent au téléphone. Tous se retournent vers moi lorsque j’approche la petite porte dans le mur de tôle de l’entrepôt. Il n’y a pas de file mais quand même deux bouncers à la porte. Les deux pourraient se tenir épaule contre épaule et ne pas égaler ma carrure, mais je me méfie d’un tour caché. Les goûts en cyberware des Hackers m’intéresseront toujours. Celui qui se tient directement devant la porte cesse de converser avec l’autre bouncer pour m’accueillir :
- « …et toi, l’enflure, t’es qui au juste? »

Doucement. Je dois réprimer l’envie de réclamer mon droit d’entrée de force. Un coup d’oeil confirme la présence d’un datajack; un « combat decker », y’a pas plus arrogant. Pfft. « Combat decker ». Comme si quelque chose du genre existait. Avant que je ne réussisse à me calmer complètement, l’autre bouncer, un elfe qui semble être un decker aussi, intervient :
- « Chet, je crois que j’le reconnais. C’est Roof. »
- « Roof? Le gars dans les histoires de Ben? (Chet me regarde longuement avant de continuer sa phrase) C’est à ça qu’il ressemble? »
Voilà qu’ils parlent de moi comme d’une pièce de viande. J’ai hâte d’avoir fini ma business ici, question de les remettre à leur place. L’elfe s’avance puis me donne une tape sur l’épaule.
- « Ouais, j’en suis sûr. On a entendu parler de toi, Russel. T’es un héros pour ce gang, selon Ben. Qu’est-ce que tu veux? »
Mes yeux restent fixés un peu trop longtemps sur l’épaule qui vient de subir cette démonstration d’affection. Chet, lui, me regarde toujours d’un œil inquisiteur. Sa réaction est timide :
- « Yo, Roof. Cool, le chrome. »
- « Yo. Chet, c’est ça? Justement, parlant de Ben, je veux le voir. »
Je crois que ma voix n’était pas très amicale, mais les bouncers semblent néanmoins honorés de me voir.
- « Null sheen, Roof, on t’amène à lui. »
- « Hem, mouais. Z’avez pas une job de portiers à faire? »
Avant de pouvoir répondre à ma question, ils passent la porte triomphalement. Connards. Je crois qu’ils se sont mis dans la tête qu’ils avaient droit à la visite d’une célébrité. À l’intérieur de l’entrepôt, plus d’une centaine de personnes dansent au milieu des lasers et des hologrammes. La moitié ont l’allure techno-extravagante des Reality Hackers : des datajacks plaqués or, des cybermembres chromés, des cybereyes exotiques.
Mes deux hôtes me guident vers un ascenseur grillagé sur le mur de l’entrepôt opposé à l’entrée. Passant à travers la foule, j’attire pas mal de regards, souvent blasés, mais parfois aussi amusés ou hostiles. Des femelles dansent sur les piles de caisses dispersées dans la salle principale. Passant à côté du bar, je remarque que les trois barmaids sont jackées sur une console principale; chacun des clients commande son drink en insérant un créditube dans un terminal et en choisissant dans le menu (soit par l’écran tactile ou en jackant eux aussi). Les barmaids peuvent donc épargner leurs cordes vocales ou baisser le volume de leurs cyberears si elles le veulent. Pas mal comme organisation pour un gang de rue. Ce qui me fait remarquer que la salle suit les mêmes standards high-tech : système de son tridimensionnel, holoprojecteurs SOTA… encore mieux que dans mes souvenirs.

En montant, je peux observer la foule de haut : le DJ trône sur une scène en étoile au beau milieu de la pièce. Je reconnais Purform; immobile sur le stage, il a le contrôle sur tous les effets de sons et lumières. Ses sessions, coûteuses, sont une suite constante d’arrangements précis, sensés communiquer spécialement aux deckers « sans même devoir être jackés ». Les hologrammes et les lasers répliquent les architectures de néon de la matrice au-dessus des têtes des danseurs.

Nous atteignons un réseau de passerelles patrouillés par des Hackers armés. Au bout de l’une d’elles, une salle de contrôle de machinerie est l’endroit parfait pour donner à un boss l’occasion d’observer l’activité de son gang dans leur propre QG. Ben est à l’intérieur, entouré de femelles et de quelques autres chanceux VIP. Mes escortes se positionnent de chaque côté de la porte pendant que j’entre.

- « Roof, ca fait un longtemps. Je savais pas que nos petits partys t’intéressaient toujours. Tu veux un drink? »
- « Un Black Cossack serait bien (je fends un sourire), mais je viens surtout parler… business. Un business que tu pourrais ne pas aimer. »
- « Tu nous a pas mis dans la merde, j’espère? »
- « Non, pas personnellement, mais je viens quand même t’avertir que tu l’es. »

Je glisse la main sous une des plaques d’aluminium de ma veste et en ressors un rouleau de cuir que je lance à Ben. Il le déroule pour révéler la lune blanche et la main qui la griffe.
- « J’ai découpé ça sur l’un de leurs punks. Il est venu chez moi en pensant m’empêcher d’aider les Reality Hackers. T’aurais une idée je devrais vous aider à faire quoi? Il a mentionné une guerre, mais j’y croyais pas vraiment; mes méthodes ont tendance à faire en sorte que les gens disent beaucoup de conneries avant de commencer à me révéler la vérité. »
L’énonciation de mes « méthodes » lui arrache un sourire. Torse nu, je remarque qu’il a pris de la carrure depuis la dernière fois qu’on s’est vus : je soupçonne des muscles synthétiques et une armure dermale.
- « Les Night Hunters? Haha, tu déconnes, Roof. Renton, c’est loin d’ici. La plupart de mes gars ont jamais vu l’un de leurs mohawks verts, encore moins ici-même dans les barrens. S’ils viennent, on sera pas les seuls à les découper; les thrill gangs des autoroutes vont faire la job bien avant nous. »
- « Je déconne pas. Tu crois que j’ai acheté cet emblème pour trois nuyens à Chinatown ou quoi? S’il a dit qu’il y avait une guerre, j’ai préféré t’en prévenir. »
- « Et t’as bien fait, Russ. Mais je vois pas pourquoi il pourrait y avoir guerre s’il y a aucune interaction entre nos gangs. Pas de trève à briser, pas d’accord à violer, rien. Nada. Une guerre c’est l’aboutissement d’une tension, et il peut pas y avoir de tension si aucune corde n’est attachée, non? Tu paranoïes. »
- « Bon, si tu veux rien entendre, j’ai autre chose à faire. » (Puis, plus bas) « T’as pas un balai qui traîne dans cet entrepôt? »
Sans attendre sa réponse, je me dirige vers la sortie. Bon, OK, je l’avoue, je sors la mine basse. Je croyais que même après quelques mois sans nouvelles, Ben allait toujours me faire confiance, mais je crois que je me suis trompé. Cette fois-ci je serai pas là pour recoller les morceaux de son gang de newbies. Perdu dans ma frustration, je fonce presque dans la serveuse néo-gothique qui passe par la porte. Surprise, elle me tend tout de même l’énorme choppe remplie de liquide noir pétillant. La voix de Ben fuse de derrière moi.
- « On peut toujours boire un verre, non? Comme au bon vieux temps? Allez, sans rancune, vieux pote… Je t’ai pas encore raconté les modifications que j’me suis payé pour être à ta hauteur à notre prochain entraînement, Roof. D’ailleurs, j’attends toujours ce rematch. » (Je me retourne pour le voir tapoter une chaîne appuyée contre le mur, anormalement raide : chacun de ses maillons sont soudés l’un avec l’autre, si bien que ce doit être le nouveau « bô » de Ben. Je fais un pas en avant en faisant claquer mes serres et prends une gorgée avant de choisir un siège qui surplombe la piste de danse.) « C’est ça. C’est pas comme si la guerre était à nos portes! »
Il éclate de rire sur sa dernière phrase. Je fronce les sourcils.
- « Arrête ça. Je te dis de te méfier quand même; on sait jamais dans ce sixième monde de merde. »
- « Bien sûr. Tu sais bien que j’ai tout noté. La paranoïa, ça finit toujours par payer. On s’en rappelle, pas vrai? »
- « Bon, voilà que je te reconnais. Pas mal, le drink. Pas lésiné sur la vodka comme dans ces bars de tapettes au Downtown. »

Finalement, j’avais raison : muscles et armure dermale, mais aussi des skillwires et un chipjack, ce qui explique son crâne rasé. Ça fait du bien, finalement, de savoir qu’on peut continuer de compter sur quelqu’un même après l’avoir perdu de vue dans les ombres. Pendant notre conversation, j’ai appris que les Hackers enrôlaient pas plus de métahumains que d’habitude, au contraire de ce que mon ami Night Hunter m’a dit. À notre troisième ou quatrième choppe de Cossack, on est encore en train de se demander ce que ce bordel voulait dire, quand la réponse nous vient sous la forme des deux bouncers gringalets :

- « On a retrouvé Rattle égorgé, encore jacké à sa console! »
- « Ceux qui ont fait ça sont encore dans les labos de programmation. On a fermé les portes mais ils sont en train de souder à travers! »
Revenir en haut Aller en bas
Roof

Roof


Nombre de messages : 38
Date d'inscription : 28/08/2006


Dommage mental:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)
Dommage physique:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)

Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Re: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitimeJeu 6 Sep - 20:15:05

Je me dresse sur mes cyberlegs et regarde Ben. Je n’entends pas à rire, et lui non plus. Du moins, plus maintenant. Il empoigne son bô de métal et fait un signe de tête à l’une des femelles, qui ouvre un placard derrière le comptoir. Elle fait glisser deux pistolets lourds sur celui-ci, que les deux bouncers s’empêchent de saisir. Elle lance un shotgun à Ben, puis met quelques boîtes de munitions, toutes à moitié vides, sur la table. Lorsqu’elle en vient à s’équipper elle-même d’un katana et d’un fusil d’assaut, je prends la parole :
- « Pas mal, mais je crois que tu oublies quelqu’un, ma jolie. »
Elle me dévisage, mais c’est Ben qui me répond, tout en prenant des balles dans la boîte identifiée « slugs, tungstène » en gros marqueur bleu :
- « T’as pas tes ingrams? »
- « Je croyais pas en avoir besoin pour venir voir un vieux pote. »
- « Si t’étais pas une arme sur deux pattes, Roof, je dirais que t’es pas prêt pour les ombres. »
- « Mouais… bon. Je veux quand même un SMG. »
La femelle se penche sous le comptoir. Elle en ressort avec une arme de plus et quelques chargeurs.
- « J’ai pas d’ingrams. Cet Uzi devra faire l’affaire. »
Je contemple l’état lamentable du SMG. Littéralement, certaines pièces étaient retenues avec du tape gris.
- « Vous l’avez trouvé sur le site d’une explosion? »
La posture de la femelle changea subtilement. Plus agressive. Légèrement offusquée.
- « J’ai fait quelques modifications. Ca a marché, mais après quelques essais. Regarde, il peut tirer en automatique maintenant. »
Mon regard se porte sur l’interrupteur de métal mal soudé qui sert de sélecteur. BF et FA ont été grossièrement gravés au couteau de poche au-dessus des deux positions possibles. Et moi qui ai jamais tenu autre chose qu’un Ingram… Je décide de ne pas toucher à l’interrupteur, le laissant en mode BF. J’enclenche un chargeur dans la poignée et je ferme un œil pour mieux vérifier la mire laser. Le tout en essayant d’avoir l’air d’un connaisseur.
- « Merci. »
Au moins je porte toujours mes holsters entre mes shorts de cuir et les plaques d’aluminium qui tombent sur mes cuisses à partir de la ceinture de ma veste renforcée. Je le glisse dedans sans trop de problème : le Uzi III est plus petit que l’Ingram Smartgun et il a à peu près la même forme. Je fourre 4 autres chargeurs dans les élastiques de ma ceinture.

Quand mon attention quitte mon nouveau jouet, Ben finit de donner ses ordres à ses troupes : tous les gardes des passerelles étaient en train de repartir dans des directions différentes. Sauf Automatic Tori. C’était le nom de l’asiatique bricoleuse, et elle avait l’air équipée pour les tranchées. Ares HVAR (pour High-Velocity Assault Rifle. Ben quoi? Vous lisez pas le Street Samurai Catalog, vous?) en bandoulière, lunettes thermo sur le front, katana à la ceinture. Je sais pas pourquoi j’ai l’impression qu’elle va être utile. D’ailleurs, je sais pas non plus pourquoi les deux connards de bouncers sont restés avec nous.

Ben continuait d’aboyer des ordres dans son radio pendant que nous descendions vers les couloirs qui menaient à d’autres parties de l’entrepôt.

- « Comment ça on a pas plus de combattants que ça? Allez en arracher quelques-uns à la piste de danse! Non, on n’arrête pas tout. Je veux que tous ceux que tu peux trouver s’arment et se mettent aux entrées de la grande salle. Et pas d’armes à feu! Je veux pas qu’un de nos invités se prenne une balle perdue. Le party doit continuer, sinon notre street rep va tomber en chute libre. »

Pas mal. Il sait comment parler à ses ex-gosses de riches. Nos pas dans ce couloir vide résonnent anormalement fort dans mon crâne jusqu’à ce qu’Automatic Tori dresse sa paume vers nous puis la ramène en un poing à proximité de son visage. Elle se penche, appuie son arme sur son épaule et nous désigne une porte. Plus précisément, elle nous désigne un trou carré, un peu moins haut qu’un homme, dont les bords semblent avoir été fondus et tordus. Je suis les autres pour entrer, mais ma progression n’est pas aussi gracieuse que je le voudrais; mes cyberlegs doivent avoir un petit glitch. Je vérifierai à mon retour chez moi. À l’intérieur, un corps égorgé. C’est Rattle, que les deux maigrichons n’ont pas trouvé utile de déplacer.

Deux minutes de vérification des lieux ont suffit pour inventorier le matériel : il manquait un cyberdeck et un modulateur simsense. Je sais pas encore pourquoi, mais ça a foutu Ben et les autres Reality Hackers en mode overdrive; à peine deux autres minutes et nous sommes à l’extérieur, juste à temps pour entendre les bruits de moteurs démarrant sur la rivière. Trois jet-ski apparaissent dans notre champ de vision peu de temps après. N’ayant pas l’air de posséder des embarcations assez rapides, Chet et son pote se dirigent vers une jeep pendant que Tori se laisse tomber sur un genou pour tenter une rafale. Lorsqu’une partie de celle-ci va se loger dans le mur de tôle de l’entrepôt, Ben lui fait un signe de cessez-le-feu et court vers… ma moto.

- « Je sais qu’on se connaît depuis un moment, Ben, mais t’es pas l’exception qui confirme la règle : aucun mec sur ma moto, sauf moi. Tori, tu viens. »
Ben lève les mains en reddition, laissant tomber son allegiance alpha sur sa bandoulière.
- « Ok, ok, c’est bon. Chet, tu conduis. Moi, c’est shotgun! »
- « Quel mauvais jeu de mots. »
Tori fait tomber ses lunettes thermo sur ses yeux pendant que j’enfouis ma queue dans la dépression du siège passager. Elle s’assied par-dessus et nous démarrons dans un nuage de caoutchouc, suivant la rive de béton que les roues de la jeep avaient déjà marqué.

Des rugissement rythmés émanent du shotgun de Ben, malheureusement tous suivis par des éclaboussures d’eau assez loin derrière les Hunters fuyards. Bien que Chet soit capable de suivre les jet-skis tout en évitant de se retrouver dans l’eau avec eux, Ben semble vraiment être un mauvais tireur. Et lui qui me disait que j’aurais dû traîner mes armes…
Je réussis à amener ma moto à la hauteur de la jeep et je fais mine de rire de la gueule de mon ami, lorsque Tori décide de s’emballer. Maintenant je comprends d’où vient son surnom.
- « Whoo! Doucement avec l’automatique, c’a du recul ton jouet. »
- « C’est toi qui arrête pas de zigzaguer! »
- « Ta gueule et tire! »
- « Ta gueule et conduis! »
Elle avait raison. Je zigzague comme si j’allais perdre le contrôle de ma moto. On est encore chanceux que les gangers soient trop occupés à ne pas chavirer pour riposter. Toutefois, à ce moment, les bruits recommencent à résonner dans ma tête. Les coups de shotgun, les rafales, les moteurs… Tout cela me déconcentre. Ce n’est que lorsque ma vue commence à se brouiller que cela me frappe : si Ben ne sait pas tirer, ça doit être pour la même raison qui me fait zigzaguer…

La poursuite avait perdu son sens; pas cons, du moins pas trop cons, les Night Hunters s’éloignaient peu à peu de la rive pour éviter la pluie de plomb. Lorsque le rivage de béton prit fin, au bout de quelques kilomètres, nous dûmes abandonner et retourner aux routes de Puyallup. Pas question de les suivre sur l’autoroute; si Ben s’attendait à ce que les Hunters se fassent déchirer en la traversant, il pouvait bien nous arriver la même chose.

Une partie de moi espérait que ce qu’il y avait sur ce cyberdeck n’était pas important, mais je savais bien que l’empressement de Ben et des autres prouvait le contraire.
Revenir en haut Aller en bas
Roof

Roof


Nombre de messages : 38
Date d'inscription : 28/08/2006


Dommage mental:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)
Dommage physique:
Des vies "normales" - Roof Left_bar_bleue10/10Des vies "normales" - Roof Empty_bar_bleue  (10/10)

Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Re: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitimeVen 7 Déc - 2:10:47

Accoudé au comptoir devant la fenêtre, je regarde le party qui se continue. Personne en bas n’a été importuné (on pourrait donc au moins dire que la mission a été accomplie… à moitié). Je bois cette pinte de bière avec moins de motivation que les précédentes. Ben en fait autant, assis à ma gauche. Derrière, sur le comptoir du bar de la salle de contrôle, Tori refait l’inventaire. En rangeant les boîtes de munitions, elle s’adresse à Ben, à moitié furieuse :

- « J’y crois pas! T’as gaspillé toutes celles en tungstène en les tirant dans l’eau! »
- « Hey, moi, au moins, mon artillerie tire pas à 550 coups par minute. »

Ben s’est levé et est allé la rejoindre J’ai pas trop écouté la réponse de Tori, ni le reste de la conversation. Je ne me mêle pas des politiques… internes du gang. Entre deux gorgées, je me défais de ma veste renforcée, que je pose sur le banc à côté de moi. Je penche la tête sur le côté et j’inspecte du bout des doigts la blessure que le Hunter m’avait infligée dans ma cuisine. Comme je l’avais déjà déduit, il n’avait utilisé aucun poison. Et à voir comment il a réussi à se blesser lui-même, c’était une bonne idée de sa part. De toute façon, il disait qu’il préférait les explosifs au poison… C’est en me retournant à ce moment que Ben voit la plaie pour la première fois.

- « J’y crois pas. Ces connards ont tiré aucune balle, il me semble... Comment ils ont pu te faire ça? Tori, tu peux lui arranger quelque chose? »
Tori, assise sur le comptoir, semble inhumainement concentrée sur le remontage de son fusil d’assaut; elle l’ignore. J’esquisse un sourire.
- « Tori! Magne-toi, on a un blessé! »
Je ne peux m’empêcher de m’esclaffer à ce moment.
L’asiatique attrape une boîte de métal bosselée accrochée au mur entre deux fenêtres. Elle le lance dans l’estomac de Ben qui se plie en deux; pas par douleur, mais pour mieux l’attraper. Quand il l’ouvre, je remarque que c’est un vieux medkit sans aucun ordinateur intégré. Je me retourne pour prendre une autre gorgée de bière pendant qu’il sort une pince. Je lui dis ;
- « Tu trouveras pas de balle, c’est le connard de cet après-midi qui m’a fait ça. »
Ben me regarde en levant un sourcil. Puis il part à rire. Je souris puis je recommence à m’esclaffer moi aussi. Tori se lève le nez de sur sa besogne pour nous jeter un regard désapprobateur, puis son expression se change en autre chose… un genre d’intérêt, un sourire amical.
- « Ouais ouais, je sais ce que tu penses. J’ai été arrogant, ouais. Le pire c’est qu’il était pieds et poings liés… c’était n’importe quoi. Anyway. (Je baisse les yeux comme je le peux sur mon épaule, puis je dis, d’une voix légère : ) C’est grave, docteur? »
Ben ne dit rien en appliquant une narco-patch sur ma nuque. Je serre les dents quand je le vois sortir du fil et une aiguille. Je soupire puis je prends une autre gorgée.
- « On se croirait après nos entraînements quand on s’emballait un peu. Sauf qu’avant c’est moi qui te recousais. J’suis pas sûr que je saurais encore le faire. »
- « Mouais. De toute façon maintenant tu me découperais en rondelle au premier faux mouvement. »
- « J’ai acquis autant d’habiletés que de métal, tu sais. Je saurais te garder intact. »
- « Quelle gentillesse. J'espère que t'as pas pensé que je ne tenais plus à mon rematch. »
Quand l’aiguille s’enfonce pour la première fois dans ma chair, je ne sens que la tension du fil que Ben tire par secousses pour mieux le faire passer. Au moins ses patches sont pas cheap, on peut lui donner ça.
- « Y’avait quoi dans le deck volé? »
- « Rattle travaille toujours sur une BTL ou une autre. C’est son hobby. Et une bonne source de revenus pour nous, comme tu sais. L’affaire c’est que je sais pas exactement ce qu’il y avait sur le deck en ce moment. Il voulait pas montrer sa nouvelle production à personne avant qu’il ait fini. Il disait qu’il savait que ça allait être un chef-d’œuvre dès il a trouvé l’enregistrement non-édité, non filtré. J’avais bien hâte de voir ça… Rattle passe plus de temps à s’éditer des orgasmes en boucle qu’à faire quelque chose de vraiment nouveau. Il trouve la plupart de son matériel de base sur la matrice, et il y ajoute sa… touche personnelle. »
- « Tu crois que ça vaut la peine d’aller retrouver le deck? »
- « Je sais pas encore. Renton c’est loin et les zones civilisées ca fait chier mes gars. Tantôt le matériel manquant m'a donné un choc, mais à y repenser j’ai pas le goût de partir en vendetta contre ce qui pourrait bien être un thrill gang en manque de thrill. J’vais commencer par envoyer des gars sur notre matrice chercher toute trace de decker qui aurait pu tenter de faire un scan pour trouver Rattle. Y’a encore rien qui prouve qu’ils venaient expressément pour lui. Il travaillait seul, dans un endroit tranquille du bâtiment. Il est possible que les Hunters voulaient pas se frotter à l’ensemble du party et soient partis avec un prix de consolation. »
- « Mais si, effectivement, quelqu’un cherchait Rattle… »
- « Eh bien dans ce cas-là, t’aurais raison d’être venu m’avertir. Ce serait la guerre. Mais ce qui me fait chier c’est que j’aurais aucune idée pourquoi. Ça me prendrait au dépourvu; je ne vois pas leur jeu et j’ai pas eu le temps de plaçer mes propres pions. »
- « Je vois ce que tu veux dire. La dernière fois que les Hunters ont fait quelque chose d’organisé, c’était du sabotage de bas niveau sur le mur commémoratif de la Nuit de la Rage… ce sont pas vraiment des stratèges. »
- « Si j’ai besoin de toi, t’embarques? »
Je hausse les épaules.
- « J’ai encore une fenêtre à leur faire payer. Mais je t’aide toi; tu m’envoies pas seul avec tes rookies. T’es chanceux que je te pardonne de rien trouver d’autre que des freluquets comme Chet pour monter la garde devant ton trou. »
- « Merci de ta miséricorde, ô grand shadowrunner chromé… »
C’est à ce moment que mon pocket secretary vibre :
>> Au Gate’s Casino demain, midi. <<

- « On dirait que le devoir m’appelle dans quelques heures, j’ferais bien d’aller dormir. Ma dernière nuit a été… mouvementée. (En me levant, la tête m’élance et mes jambes titubent d’elles-mêmes) Whoa, shit… t’as une stimpatch? »
- « Tu vas être encore plus magané demain si t’en prends une. »
- « C’est mieux que d’essayer de me trouver un de ces putains de mages pour me faire un spell de detox. »
- « Haha… je suppose que t’as raison. (Ben pige dans le vieux medkit et me lance une enveloppe de papier. De son autre main, il fouille dans sa poche et en sort un créditube) Aussi, j’voulais justement te demander, si ca te dérange pas de faire l’intermédiaire, j’aurais à demander quelques trucs à ton patron. Professionnellement, bien sûr. J’veux savoir quelques petits trucs… »

Il tapote le créditube sur le comptoir. Je me rassois. À contre-cœur, je dois maintenant avouer.

J’espère que la soirée continuera pas trop longtemps. Putain de mal de crâne.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Des vies "normales" - Roof Empty
MessageSujet: Re: Des vies "normales" - Roof   Des vies "normales" - Roof Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Des vies "normales" - Roof
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Des vies "normales" - Sebum
» Des vies "normales" - Penemue
» Des vies "normales" - Sophocle
» Des vies "normales" - Barbatuiel
» Vous cherchez Roof?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Projet Penumbra :: Shadowrun :: See how they run-
Sauter vers: