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 Peer Pressure

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MessageSujet: Peer Pressure   Peer Pressure Icon_minitimeVen 25 Jan - 18:17:49

Personne ne se demandait pourquoi l’enseigne était à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. D’une certaine façon, c’était sensé. La logique était simple : ceux qui entraient savaient pourquoi l’enseigne était à l’intérieur, tandis que ceux qui n’entraient pas, eh bien, ils ne savaient pas qu’elle existait. L’endroit n’avait pas besoin de publicité. L’enseigne, construite expressément pour pouvoir être rapidement relocalisée, était plus un symbole pour les habitués qu’une tentative d’arracher quelques autres portefeuilles à la rue. Des trois lettres de néon, seulement deux étalaient leur lumière blanche sur les grillages de chaque côté des quelques marches qui descendaient vers le sous-sol où s’était établi le bar.

S’ils l’appelaient « bar », c’était par manque de mot plus approprié.

Sisen descendait lentement, en se retenant sur la rampe pour laisser la gravité donner à son corps un angle risqué. La lumière des néons réfléchie sur son cuir chevelu lisse commença à scintiller avant de laisser totalement place à celle des stroboscopes de la pièce principale. Les jeux de lumière étaient comme d’habitude plus intenses que la musique; Sisen entendit facilement la voix l’appeler de l’une des banquettes. Cinq « lounges » étaient répartis autour d’un monument central, espèce de tour de rouille d’où jaillissait littéralement le DJ, dont la musique subtile était assez forte pour isoler chaque lounge l’un de l’autre, mais pas assez pour isoler chacun des occupants. Sisen manœuvra dans les allées concentriques bordées de néon bleu électrique pour aller retrouver celui qui l’appelait. L’adolescent ne semblait pas avoir d’autres cheveux que des tubes de caoutchouc noirs ou bleus, dont certains étaient ornés de transistors antiques. Son front était enserré par une paire de lunettes d’aviateur arborant l’hologramme d’un visage sans bouche dans chacune de ses lentilles. Ses jambes étaient appuyées sur la console au centre de la banquette circulaire du lounge, dévoilant des bottes à semelles ridiculement épaisses. Ses jambes ne semblaient pas s’être mises d’accord sur ce qu’elles allaient porter ce matin-là; le pantalon baggy qui recouvrait la jambe gauche était soigneusement découpé à partir de la fourche pour révéler un pantalon de latex noir étiré sur la jambe droite. Une armature de carbone était attachée par-dessus le latex à l’aide de deux ganses au-dessus du genou et deux autres en-dessous, le genre que les éclopés portent lorsqu’ils ont passé assez de temps sur des béquilles et qu’ils refusent toujours de se faire remplacer quoique ce soit.

Il ne leva les yeux que lorsque Sisen fût assez près. Il se contenta d’étirer un sourire, se levant pour passer sa main sur le crâne chauve de Sisen jusqu’à effleurer ses tatouages évoquant d’anciens circuits imprimés, et posa ses lèvres sontre les siennes. Sisen fit un pas en arrière lorsque l’adolescent essaya de lui souffler sa puff de Zen dans les poumons. Elle détestait ça.
- « Vas te faire foutre, KBlack. »
L’adolescent sourit une fois de plus, repoussant une mèche de caoutchouc derrière une ganse de ses lunettes.
- « Désolé, je dois aller pisser. »
Ses lèvres n’ont pas remué en prononçant ces mots. Pendant qu’elle s’effondrait dans la banquette, il lui cala son bong à eau dans le ventre, lui adressa un clin d’œil, puis se mit en route vers… Deus sait où. Sisen ne savait pas encore où étaient les toilettes dans celui-ci. Elle regarda KBlack marcher, remarquant une fois de plus que l’armature qu’il portait à la jambe n’était que pour le style; il ne boitait aucunement. Elle haussa les épaules avant de se caler un peu plus dans la banquette et amena le tube de plexiglas à son visage. À travers la fumée qu’elle expira quelques secondes plus tard, elle remarqua que trois cyberdecks reposaient sur la console centrale, deux de ceux-ci étant encore connectés aux deckers qui surfaient dessus, absents de l’autre côté de la banquette. Des bouteilles de bière pleines ou vides étaient soigneusement positionnées pour faire le meilleur usage possible de toute la surface restante, même si le bar n’était pas très loin.

Elle apercevait déjà les hologrammes sans bouche se frayer un chemin à travers la foule dans sa direction. Au moment où ils passaient à proximité de la tour du DJ, une main jaillit d’entre les corps et agrippa brièvement une fesse au passage. La personne à qui appartenait cette dernière se retourna, l’air perplexe au début, mais sourit à pleines dents lorsqu’elle reconnut KBlack. L’homme était tellement grand qu’il dût se pencher pour embrasser KBlack, malgré les bottes plate-forme de ce dernier. On l’appelait Sammy Sal. Il portait un chandail-filet aux mailles argentées par-dessus deux lanières de cuir qui formaient un X sur sa poitrine d’ébène. Sisen savait aussi bien que KBlack que sous ces courroies, ses pectoraux musclés étaient percés de deux anneaux d’inox…

Les deux hommes, le nouveau-venu ayant une fois et demi l’âge de KBlack ou de Sisen, se dirigeaient maintenant ensemble vers la banquette où était assise Sisen, qui ressentait maintenant totalement les effets du Zen. Les paroles du DJ, par intermittence, retentissaient dans ses oreilles :

- « Venez célébrez les moments de votre vie! … La culture est notre nature : nous sommes les pies pilleuses, les chasseurs/cueilleurs du monde de la CommTech… Certains diront que la dernière Zone Autonome Temporaire est disparue, puis recrée de ses cendres. Ceux-là se trompent! Il est de la nature de la TAZ, de NOTRE nature, de muter, de se faufiler, de remplir les crevasses tout en les laissant vides… Personne ici ne s’est senti mourir, non? Personne n’a eu le sentiment de « re »vivre, puisque nous vivons tous déjà! Tous, jusqu’au dernier! Et personne, PERSONNE, ne nous enlèvera notre droit… »

La foule se détourna de ses activités pour répondre, certains levaient le poing en l’air :
- « Notre droit de faire le party! »

La musique augmenta brusquement d’intensité et plusieurs se levèrent pour aller danser, malgré l’absence de piste de danse. La foule se densifia dans les allées, pendant que d’autres profitaient des places qui venaient de se libérer. Les deux deckers qui partagaient le lounge de Sisen et KBlack ne firent pas mine de se lever même s’ils s’étaient déconnectés. Ils avaient le sourire aux lèvres quand ils dirent à KBlack que tout était prêt, qu’il pouvait y aller. KBlack repoussa alors Sammy Sal, se pencha vers l’avant pour saisir son deck et en dérouler le câble optique, qui alla se perdre sous les tubes colorés. Il fit un autre clin d’œil à Sisen et dit, toujours sans articuler :
- « Regardes bien ça. »
- « Peuh. J’ai même pas mon deck. T’auras qu’à me prêter le tien quand tu sortiras. »
KBlack, ayant déjà appuyé sur la grosse touche marqué « Jack in » de son cyberdeck modifié, n’entendit pas la seconde partie de la phrase. Sisen l’avait dite en sachant la réponse d’avance de toute façon : elle n’avait jamais touché au cyberdeck de KBlack et cela ne devrait pas arriver avant qu’il ne se fasse griller le cerveau.
Seulement cinq minutes s’étaient écoulées depuis que les trois deckers s’était jackés et Sisen s’emmerdait déjà. Il n’y avait plus de Zen dans le bong, mais elle était déjà bien assez absente. Voyant un couple sur une autre banquette qui avait l’air de faire beaucoup plus que se bécoter, Sisen considéra Sammy Sal un instant, puis secoua la tête ardemment. L’endroit avait beau prôner la liberté, elle n’avait jamais pu se résoudre à faire ça devant tout le monde… même si parfois elle se demandait l’effet que cela pourrait faire…

Le DJ reprit la parole, mais Sisen ne l’écouta que passivement. C’était un speech historique, le genre qu’elle n’aimait jamais. Quelque chose sur les utopies des pirates (ceux qui pillaient les gallions impériaux, pas ceux qui foutaient le bordel sur l’internet, l’ancêtre attardé de la matrice), une époque qui lui semblait plus comme un rêve lointain, une fantaisie, que comme quelque chose qui était vraiment arrivé. Le DJ vantait Tortuga, l’absence de règles sur les sept mers… ou quelque chose du genre. Puis il parla d’un mec qui avait libéré une ville européenne (dont Sisen ne se rappelait déjà plus le nom… bordel, elle n’était même pas capable de se rappeler des noms de pays actuels depuis les euro-wars), l’avait offerte à un dictateur, puis, après le refus de ce dernier, a décidé d’en faire une ville de poésie et d’abondance. Sisen soupira. Vraiment emmerdant comme histoire.

Brusquement, KBlack ouvrit les yeux, se raidit et fût secoué de spasmes. Ceux-ci ne durèrent que quelques secondes, mais Sammy Sal s’était déjà tassé un peu pour lui laisser de l’espace et vérifier l’indicateur lumineux de l’interface ASIST de son deck. Il était encore bleu, ce qui confirmait qu’aucune glace noire n’en avait pris le contrôle, alors Sammy ne fit que déposer la tête du decker sur ses cuisses, le laissant se déconnecter par lui-même pour lui éviter un dumpshock. Lorsqu’il le fit, un des deux autres deckers s’était déjà déconnecté et se tordait de rire sur la banquette. Lorsqu’il entendit gémir KBlack (Sisen était presque certaine que cette fois il utilisait ses cordes vocales et non les haut-parleurs chromés implantés dans sa mâchoire), il poussa un « Oh » entre la surprise et la lassitude, puis recommença à rire, bien que moins ardemment.

KBlack, ayant retrouvé une position assise, en était rendu à jurer en se massant les tempes lorsque le second decker se déconnecta.
- « Qu’est-ce qui s’est passé? » demanda celui qui s’était déconnecté en riant.
- « Sacrement de caliss de merde. TabarNAK. Grrr… »
- « Quelqu’un l’a frappé avec quelque chose qui ressemblait à un Sparky, mais c’était définitivement un programme d’attaque et non une glace. One-hit kill à son personna. C’était assez hallucinant. J’suis resté pour voir si son MPCP allait rester intact ; un reboot devrait être suffisant, mais j’ai même pas eu le temps de faire une capture de signal avant que la base de données soit retournée à son état initial. »
- « T’as une idée de qui pourrait avoir fait ça ? »
- « T’es pas vite vite, hein ? Qui d’autre que Capitaine Chaos ? » KBlack avait recommencé à parler par son transducteur.
- « Lui-même en personne ? Il ne niaise pas avec la discipline… »
Sisen commençait à comprendre ce qui s’était passé. Elle leva un sourcil. Quels petits cons. L’abus de pouvoir, ça finit toujours mal quand t’as un poisson plu gros que toi qui te surveille.
- « Ouais, bon… j’ai été stupide de vous laisser me convaincre de faire ça, surtout si j’ai même pas de preuve de ce que j’ai fait. »
- « Nous, on t’a vu. »
- « Les yeux, ça vaut rien dans la matrice… mais ça veut dire une chose : j’ai quand même réussi. Donc j’ai gagné. »
- « Ouais ouais, c’est beau… » les deux voix s’étaient élevées en même temps.
Les trois deckers ouvrirent les écrans de leurs decks pour accéder à la matrice en mode tortue. KBlack s’était adossé à la banquette, les mains derrière la tête, pendant que les deux autres tapotaient avec réticence sur leur clavier. Au rafraîchissement en temps réel de la page, le chiffre à l’écran de KBlack avait monté de quelques centaines de nuyens. "Bien moins que ce que ses parents lui refilent chaque semaine", pensa Sisen. KBlack fit jouer l’enregistrement d’une voix de femme scriptée sur ses haut-parleurs maxillaires.
- « Merci de votre coopération. » puis, il poursuivit avec sa propre voix : « Bon, maintenant faut que j’aille m’expliquer à m’sieur le Capitaine. »
Il eut un sourire nerveux.
- « Putain de mal de crâne. »
Et il se connecta.

Sisen eut elle aussi un sourire en l’imaginant relégué à faire du tri manuel dans le spam de Shadowland.
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MessageSujet: Re: Peer Pressure   Peer Pressure Icon_minitimeJeu 14 Fév - 16:37:46

Peer Pressure


No one wondered why the sign was inside instead of outside. In a way, it only made sense. The logic was simple, once you knew it: people who entered already knew it existed. Other people, well, they just didn’t know. The place didn’t need publicity. The sign itself, built especially to be easily relocalized, was more of a symbol for the regulars than a way to grab a few more wallets from the street. Of the three neon letters, only two were still spreading their white light on the chain link that lined the staircase leading down to the basement where the bar was established.

If they called it a “bar”, it was only because they lacked a better word.

Sisen was descending slowly, holding on to the ramp and letting gravity put her body at a weird angle. The neon light reflecting on her bald scalp started to strobe as she entered the main room. The laser effects were more intense than the music; she could quite easily hear the teenager calling her from one of the booths. Five of those were spread around a central monument, some kind of rust tower from where the DJ literally spewed out. The music’s volume was high enough to isolate one booth from another, but not enough to isolate its occupants from each other. Sisen manoeuvred through the electric blue neon-lined concentric aisles to reach the one calling for her. The teenager didn’t seem to have any hair other than black and blue rubber tubes, some of which were decorated with antique transistors. A pair of aviator glasses clasped his forehead, each lens displaying the hologram of a mouthless face. His feet were rested on the booth’s central console, making obvious the ridiculously thick soles of his boots. His legs didn’t seem to have agreed on what to wear that morning: the blue baggy pant covering his left leg was carefully ripped off at the crotch to completely reveal the black latex stretched around his left leg. A carbon-fibre framework was attached over the latex by four bands; two under the knee, two over. The kind of device maimed people wore when they were tired of crutches but still refused to get anything implanted.

He raised his eyes only when Sisen was near enough. He settled for a half-smile, lips pinched, before running his hand on Sisen’s scalp until he reached the circuitry-patterned tattoo behind her head, and pressed his lips against hers. Sisen took a step back when the teenager tried to blow his weed puff right into her lungs. It pissed her off. Every time.

- “Fuck off, KBlack.”

The teenager smiled once more, showing teeth this time, then he pushed a tuft of rubber behind the strap of his aviator glasses.

- “If you’ll excuse me, I have to take a leak.”

His lips didn’t move while saying that. While she settled down on the bench, he thrust the water pipe into her guts, winked at her, then set off to… Deus knows where. Sisen didn’t know where the restrooms were in this one, yet. She observed KBlack walking, noticing once more that the framework he wore was strictly for style; he didn’t limp at all. She shrugged before lowering herself a bit more in the bench and brought the Plexiglas tube to her face. Through the smoke she exhaled a few seconds later, she noticed the three cyberdecks lying on the central console, two of them still connected to the deckers surfing them, absent at the other side of the booth. Beer bottles, ranging from full to empty, were laboriously laid out to make the most efficient possible use of the interstitial space between the decks. Even though the bar wasn’t that far, thought Sisen.

She could already see the mouthless holograms working their way back through the crowd in her direction. At one point where they were near the DJ’s tower, a hand emerged from between the bodies and grabbed an ass. Its owner turned around, looking perplexed at first, but smiled widely when he recognised KBlack. The man was so tall that he had to bend down a little to kiss KBlack, despite the teenager’s platform boots. They called him Sammy Sal. He wore a silvery mesh shirt over two leather straps forming an X on his ebony chest. Sisen knew as well as KBlack that under these straps, his muscled pectorals were pierced with inox rings at the nipples…

The two men, the black one having one and a half time KBlack or Sisen’s age, were now resolutely headed to the booth were Sisen was still sitting, and she was now fully feeling the weed’s effects. The DJ’s words intermittently echoed in her ears:

- “…Come celebrate the moments of your life, they say... Culture is our Nature-- and we are the thieving magpies, the hunter/gatherers of the world of CommTech… Some will say that the last Temporary Autonomous Zone has disappeared, then was reborn from its ashes. They are wrong! It is the nature of the TAZ, OUR nature, to mutate, to sneak in between the cracks in the system, filling them but leaving them empty at the same time. No one here felt himself die, did one? No one had the feeling to be “born again”, because we’re already alive! Everyone, down to the last one! And no one, NO ONE, will revoke our right…”

The crowd’s attention diverted itself from the individual activities of its members to finish the sentence, fists rising above heads:
- “Our right to party!”

The music became louder then, as many got up to dance despite the absence of a dedicated dancefloor. The crowd got denser in the aisles, while others took advantage of the recently freed sitting spaces. The two deckers sharing Sisen’s booth didn’t seem notice the mass movement even though they were jacked out at this point. They both smiled when they told KBlack everything was ready, and he could go whenever he wanted. KBlack then pushed aside Sammy Sal, leaned forward to grab his deck and unwind its optic cable, which soon got burrowed in the rubber bunch. He winked again at Sisen and said, still without articulating:
- “Watch closely.”
- “I ain’t even got my deck. I guess you’ll have to lend me yours when you’re back.”

KBlack, having already pushed the big “Jack in” button on his modified cyberdeck, didn’t hear that second sentence. Sisen said it knowing the answer, though: she never touched KBlack’s deck, and it shouldn’t happen before he got his brain fried. Which she was sure would happen, someday.

Only five minutes went by since the three deckers jacked in and Sisen was already bored as shit. The bong was empty, but all thing considered, she was high enough already. Glimpsing a couple in another booth, and seeing they were up to way more than kissing, she pondered jumping on Sammy Sal for a moment, but shook her head to herself. Despite this place being the most libertarian she knew, she could never do that in front of everyone… even if sometimes she wondered what it could feel like…

The DJ was speaking again, but Sisen listened to him passively. It was a historical speech, the type she never liked. Something about “Pirate Utopias” (not the ones who stole movies and shit, but the ones who stole shit from ships), a time period which felt to her more like a far away dream, a fantasy, than something that really happened. The DJ talked up for Tortuga, for the absence of laws on the seven seas… or something like that. Then he talked about some guy who “liberated” an European city (whose name she already forgot) and offered it to a dictator of the time… after his refusal, the “liberator” decided to transform it into a city of poetry and abundance. Sisen sighed. Boring as shit.

Suddenly, KBlack straightened up and shook with spasms. It only lasted a few seconds, but Sammy Sal stepped aside to give him space and check on the deck’s ASIST status LED. It was still shining blue, which meant no black ICE took control of it, so Sammy carefully laid down KBlack’s head on his lap, letting him disconnect by himself to prevent any dumpshock. When he finally did, one of the other two deckers was already jacked out and laughing his ass off on the bench. When he heard KBlack groan (Sisen was almost certain he used his own vocal cords this time, and not his jawbone-implanted speakers), his mouth contracted in an “Oh!” somewhere between boredom and surprise, then he started laughing again, though quieter.

KBlack, after sitting up, was swearing and massaging his temples when the second decker took the optical cable from his own datajack.
- “What happened?” asked the one who jacked out laughing.
- “Fuckin shit, goddam motherfucker... Shit!”
- “Someone hit him with somethink like a Sparky, but it was without doubt an attack program, not the ICE type. One-hit kill to his persona. Hallucinating stuff. I stayed to see if his MPCP was gonna stay intact; a reboot should do the trick, but I didn’t have time to make a signal capture before the database returned to its original state.”
- “Don’t you have an idea who did that to him?”
- “Not so fast, are you? Who else than Captain Chaos may be watching me so closely?” KBlack had resumed speaking trough his transducer.
- “Himself? In person? He sure doesn’t slack on discipline…”

Sisen was starting to understand what happened. She raised an eyebrow. Jackasses. Abuse of power could get you to pretty low places. It always ended badly when you had a bigger fish watching you.

- “Well, ok. I’ve been stupid to let you convince me to do that, especially if I don’t have any proof now.”
- “We saw you.”
- “Meat eyes are worthless in the cyberspace… but it does mean one thing: I did it, and you say you can testify… so you lose.”
- “Yeah, yeah, alright…” Both voices said that at the same time.

The three deckers pulled the roll-out screens out of their cyberdecks to access the matrix in tortoise mode. KBlack, who now leant against the bench’s backrest, propped his hands behind his head, waiting while the two others tapped their keyboards reluctantly. At the real-time reload of the webpage, the number on KBlack’s screen had gone up a few hundred nuyens. A lot less than what his parents give him each week, thought Sisen. KBlack played back the recorded voice of a nameless female clerk from his maxillary speakers:
- “Thank you for your business” Then, he followed with his own synthetic voice: “Ok. Now I need to… apologize to Sir Cap’n”
He showed a nervous smile.
- “Damn headache”

Sisen smiled too, imagining him relegated to manually sorting Shadowland’s spam…
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